À la suite de la rencontre entre Ahmed al-Charaa et Donald Trump à Washington, l’ambassade de Syrie aux États-Unis va reprendre l’essentiel de ses opérations. Mais sur le volet des sanctions qui grèvent toujours l’économie syrienne, et malgré la bonne volonté du président américain, Ahmed al-Charaa va devoir se contenter d’un moratoire de six mois. Alors que c’est la priorité numéro 1 du nouveau régime syrien afin de relancer son économie minée par dix ans de guerre civile.
La Syrie rejoint la coalition internationale de lutte contre le groupe État islamique. Le nouveau président syrien, reçu par Donald Trump à la Maison Blanche moins d’un an après son accession au pouvoir, en a pris l’engagement. Une volte-face spectaculaire pour cet ancien jihadiste, qui avait combattu les troupes américaines en Irak.
Quant aux sanctions économiques, Ahmed al-Charaa obtient un nouveau sursis de 180 jours. Autrement dit, une exemption temporaire de six mois. Donald Trump ne pouvait pas faire mieux, car ces sanctions ont été votées en 2019 par le Congrès. La décision finale — les abandonner pour de bon – appartient aux parlementaires américains.
Ce sont des mesures très strictes, prises à l’époque contre le régime de Bachar el-Assad. Elles coupent la Syrie du système bancaire international et interdisent les investissements ou les transactions en dollars. Or, la Maison Blanche sait qu’il y a tout à reconstruire sur le sol syrien. Et qu’il y a beaucoup d’argent à la clé pour les entreprises américaines.
Depuis des mois, l’administration Trump fait pression sur les élus. Le Sénat a dit « oui » pour mettre fin aux sanctions. Mais la Chambre des représentants rechigne encore. Certaines personnalités politiques s’inquiètent ouvertement pour les minorités syriennes. Mais la presse américaine y voit aussi l’influence d’Israël, qui mènerait un lobbying discret auprès de ses soutiens politiques aux États-Unis, afin de maintenir la Syrie dans son actuel état de faiblesse économique

