Hugues Diaz plaide pour de nouvelles politiques en faveur des arts visuels

Le directeur des Arts, Hugues Diaz, préconise de nouvelles politiques visant à booster le développement des arts visuels au Sénégal. “Ce qui importe aujourd’hui, c’est d’envisager de nouvelles politiques pour booster le développement des arts visuels au Sénégal […]. L’art visuel, comme vous le savez, c’est un art qui se fait très difficilement”, a-t-il déclaré.

M. Diaz animait une conférence publique à la galerie nationale d’art, jeudi, à Dakar, une initiative marquant l’ouverture officielle de la saison artistique et culturelle 2025-2026. Cette conférence était axée sur le thème “Arts visuels au Sénégal, quelles politiques publiques pour booster le sous-secteur ?”.

Il a rappelé les “actifs” dont dispose le secteur, grâce au “cadre législatif, juridique et réglementaire” mis en place par le premier président sénégalais Léopold Sédar Senghor, à la tête du pays de 1960 à 1980. Il a aussi cité “la loi du 1%”, stipulant que pour tout bâtiment dont le coup dépasse les 20 millions de francs CFA, 1% doit être consacré à la décoration avec des œuvres d’artistes locaux.

Hugues Diaz estime que cette loi peut contribuer à ”changer la vie à la fois sociale et économique des créateurs”, si elle était appliquée “dans son intégralité”. “Beaucoup d’artistes vendent leurs œuvres, ils s’en arrêtent là, alors qu’il devait y avoir une redevance à un taux bien précis, qui devrait leur être versée à chaque fois qu’une œuvre est vendue”, a-t-il fait savoir.

Dans son entendement, la loi sur le statut de l’artiste demeure “révolutionnaire”, dans la mesure où ce texte protège le créateur sur le plan non seulement ”social et salarial”, mais aussi du point de vue de sa “propre organisation économique”.

“Le fait de demander à un artiste de se déclarer, d’avoir sa carte professionnelle, non seulement garantit une reconnaissance, mais aussi permet de recueillir des données précises sur le nombre d’artistes professionnels”, explique le directeur des Arts. Hugues Diaz a par ailleurs insisté sur la nécessité de disposer de cadres pouvant permettre aux artistes de pouvoir conserver leurs œuvres.

“Beaucoup d’artistes voient leurs œuvres gardées chez eux et même détériorées. Donc, il faudrait que l’artiste, que l’Etat puisse se doter d’un ou d’une architecte qui permet de recueillir, de conserver les œuvres dans les meilleures conditions possibles”, a-t-il indiqué. Dans le cadre de cette rencontre de lancement de la nouvelle saison artistique et culturelle, la galerie nationale d’art a abrité le vernissage d’une exposition intitulée “Fu Yanor” (Rencontre) de l’artiste Atouka.