Présidentielle en Côte d’Ivoire: les candidats s’activent dans la dernière ligne droite

Dernière ligne droite en Côte d’Ivoire, où près de 8,7 millions d’électeurs sont appelés à élire leur président, le samedi 25 octobre. Cinq candidats sont en lice, dont le sortant, Alassane Ouattara, qui brigue un quatrième mandat. 

À Abidjan, la capitale économique, les affiches de tous les candidats tapissent la ville, dont la vie a été quelque peu rythmée par la campagne. Les rues ont été sillonnées par plusieurs personnalités politiques, à bord de caravanes sonorisées. C’est le cas de Jean-Louis Billon, candidat porté par le Code, une coalition de partis politiques. Il a notamment traversé en long et en large les communes abidjanaises de Marcory et à Koumassi. Tout l’enjeu pour cet ancien ministre du Commerce est de convaincre les militants du PDCI, son parti, de voter pour lui. Car suite aurejet par le Conseil constitutionnel de la candidature de son leader Tidjane Thiam, le parti n’a pas donné de consigne de vote.

Côté meeting, le président sortant Alassane Ouattara a animé des rencontres le week-end des 18 et 19 octobre au stade Félix-Houphouët-Boigny. Une avec des jeunes, l’autre, avec des femmes. L’occasion pour lui de présenter son bilan en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, mais aussi en termes de parité dans les institutions publiques. Lui qui brigue un quatrième mandat, en a profité pour afficher ses priorités : « Je veux que toutes les femmes de Côte d’Ivoire sachent lire et écrire d’ici à 2030 », a-t-il lancé, affichant aussi une volonté de faire progresser les droits des femmes en Côte d’Ivoire.

Avec des rencontres dans un autre genre, certains candidats se sont frottés aux questions du patronat ivoirien. C’est le cas d’Ahoua Don Mello. Ce candidat indépendant, ancien militant proche de Laurent Gbagbo, prône la souveraineté économique du pays. Pendant près de deux heures, les chefs d’entreprises ont pu lui poser des questions concrètes sur la faisabilité de son programme. 

Il n’y en a pas eu que pour Abidjan

La capitale économique ivoirienne n’a pas concentré toutes les attentions non plus. À l’image d’Henriette Lagou, qui a sillonné plusieurs localités du centre du pays, et s’est rendue jusqu’à Korhogo, au nord. Au cours de ses tournées, elle a mis l’accent sur les visites de proximité avec les chefs coutumiers et les groupes socio-professionnels.

Même démarche adoptée par Simone Ehivet, la syndicaliste, ex-épouse et première dame de Laurent Gbagbo, qui est notamment allée dans l’ouest, dans le centre et dans le sud-ouest du pays. À chaque étape, elle a insisté sur un thème, celui de la réconciliation nationale. L’ancienne Première dame estime que « les cœurs sont encore chargés, il y a des gens qui pleurent encore leurs morts », et préconise de les dédommager. 

En parallèle à la campagne, pour tenter d’éviter des débordements, les autorités ont décidé d’interdire toute manifestation de groupements politiques pendant deux mois, excepté ceux des candidats en lice pour l’élection. Il s’agit du prolongement d’une décision prise, début octobre, par le Conseil national de sécurité qui avait alors interdit « les meetings et les manifestations publiques visant à contester les décisions du Conseil constitutionnel ».

Cela concernait spécialement les mobilisations initiées par le Front commun qui réunit le PDCI et le PPA-CI, deux principales formations politiques de l’opposition, qui ont vu leurs candidats recalés. Plus de 700 personnes ont été arrêtées en marge d’une manifestation interdite de l’opposition. Parmi elles, plusieurs dizaines ont été condamnées à trois ans de prison ferme pour troubles à l’ordre public mi-octobre.

RFI