C’est la question qui se pose après le séisme politique que constitue la démission du Premier ministre, Sébastien Lecornu et d’un gouvernement qui a duré quatorze heures. Une première ! Peut-il faire un miracle alors qu’il est l’auteur de ce chaos, on peut en douter.
L’idéal serait d’anticiper l’élection présidentielle, prévue en 2027, qui permettrait de redonner la parole au peuple. Mais avec son ego hyper atrophié il ne se résoudra sans doute jamais à ce qui serait une décision démocratique naturelle, à la hauteur de la crise que l’on traverse.
L’histoire sera juge de son obstination à mépriser ainsi la voix du peuple.
Il pourrait aussi décider d’une dissolution de l’assemblée nationale afin de redonner vie à une assemblée parlementaire moribonde et à l’agonie depuis près d’un an. Le fera-t-il, on peut en douter car il s’exposerait à une cohabitation avec le Rassemblement national que préside Marine Le Pen. Son pire cauchemar ! Reste l’exercice qu’il affectionne entre tous : ergoter, magouiller, le fameux « en même temps », le « ni gauche, ni droite » qui lui a si bien réussi (…) depuis huit ans.
Dans ce cas, il va devoir trouver de nouveaux kamikazes pour composer le futur gouvernement. Mais quels matelots seraient assez fous pour monter à bord du Titanic, à l’heure du naufrage, et pour commencer un capitaine, alors qu’après les commandants Barnier, Bayrou et Lecornu ils ne sont pas légion à accepter de boire la tasse.
Pendant ce temps, malheureusement, les étrangers assistent au spectacle pitoyable, lamentable, affligeant d’une France en décomposition, et nul doute que les marchés financiers vont nous sanctionner avec une hausse des taux d’intérêts qui hypothéqueront le développement des entreprises et l’avenir des français.
Déjà, le CAC 40 est en forte baisse et la Banque Européenne nous observe avec une certaine inquiétude, l’Euro chutant dangereusement face au dollar. Ce sont là autant de signes très inquiétants. L’heure est grave et E. Macron doit comprendre que les affaires françaises sont plus importantes que les dossiers internationaux (même si ceux-ci ne sont pas négligeables),où il adore jouer les VRP de luxe et serrer la main à des jihadistes dans les instances onusiennes.
Lui, qui est partisan d’un État palestinien ferait mieux de consolider d’abord l’Etat français, qu’il contribue à ébranler par ses valses hésitations et ses décisions iconoclastes.
Les heures et jours qui viennent seront décisifs et le président est attendu au tournant. Pas sûr qu’il ressorte grandi de tout cela et que son image ne soit pas écornée durablement dans les manuels d’histoire.
Une chose est certaine, ceux-ci retiendront sans doute qu’il aura été le plus mauvais chef d’Etat de la 5eme République, et qu’au-delà de tout le reste, il aura fortement abîmé les institutions léguées par le général de Gaulle. Pas de quoi être fier !
Jean-Yves Duval, journaliste écrivain