Au lendemain du procès, et de la condamnation de Nicolas Sarkozy, une question se pose suite à cette révélation inattendue du tribunal : « Le plus probable est que le document de Mediapart soit un faux » … un constat gravissime, puisque c’est de là que toute le procédure est partie.
C’est encore plus gravissime, si l’on songe que la défaite de l’élection de Nicolas Sarkozy en 2012 s’est jouée à très peu de voix, et que ce « faux » y a contribué, et en porte une part de responsabilité. « calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose » disait Francis Bacon. La démonstration est faite.
Et qui réparera les torts causés au candidat de la droite de l’époque ? Mediapart, allons donc ! Le mal est fait et on ne refera pas l’élection, on ne remonte pas le temps pas plus qu’on n’arrête les aiguilles de l’horloge, les « comploteurs » ont atteint leur but, le déstabiliser, lui faire perdre l’élection et favoriser le candidat de la gauche, en l’espèce François Hollande. Objectif atteint !
Les avocats de l’ancien président de la République ne peuvent même pas poursuivre le journal d’Edwy Plenel puisque, là comme ailleurs, le tribunal n’apporte pas la preuve que le document est un faux, mais seulement « qu’il l’est probablement » … En clair, on peut se permettre d’attenter à l’honneur d’une personne, de travestir la vérité, d’être à l’origine de poursuites judiciaires, en toute impunité. Le journal, plus qu’un auxiliaire de justice s’en est fait le bras armé et sa démarche s’apparente plus à de la délation ou une dénonciation calomnieuse, qu’à une information « objective ».
Les journalistes-procureurs, comme Edwy Plenel, un ancien trotskyste, ou Fabrice Arfy, ont toujours rêvé, à l’instar de Bob Woodward du Washington Post qui a obtenu la démission en 1974 de Richard Nixon dans le scandale du Watergate, de faire tomber un président de la République de droite. Mission accomplie !
Que l’institution judiciaire vacille sous l’effet de porte-plumes trempés dans le vinaigre en dit long de l’état de délabrement de notre démocratie. Jadis, la presse était considérée comme un contre-pouvoir, ce qui était sain, comme l’existence de syndicats, aujourd’hui elle s’est élevée elle-même au niveau d’un pouvoir médiatique, à l’égal d’un pouvoir politique, parlementaire ou judiciaire.
Et les Plenel et autres Arfy sont devenus des vedettes du petit écran, où ils pérorent à longueur d’émission sur les bienfaits des vertus défendues naguère par Saint-Just et Robespierre.
Alors, restons dans l’histoire. Pour ma part je rapprocherai la condamnation de Nicolas Sarkozy de celle d’Edmond Dantes, autrement dit le comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, qui fut lui aussi emprisonné sur la foi d’un faux. Il lui reste désormais, comme celui-ci, à faire reconnaître son innocence et laver son honneur. Ne doutons pas qu’il y mettra autant de détermination que le héros de Dumas.
Jean-Yves Duval, journaliste écrivain