Dans toute société qui se veut démocratique, la justice ne peut et ne doit être ni un instrument de répression politique, ni un outil au service des puissants. Elle doit s’ériger comme le pilier fondamental de l’État de droit, garante des libertés individuelles et collectives, mais surtout, comme la boussole morale d’une nation.
Or, l’exigence d’une justice indépendante, impartiale, neutre et équitable ne relève pas d’un luxe idéologique. C’est une nécessité vitale pour restaurer la confiance entre les citoyens et les institutions. C’est aussi une condition sine qua non pour prévenir les abus, les discriminations et les dérives autoritaires.
L’indépendance : un rempart contre les influences
L’indépendance de la justice implique que les magistrats puissent rendre leurs décisions sans subir de pressions — qu’elles soient politiques, économiques ou sociales. Elle suppose également que les juges soient protégés contre l’arbitraire dans leur carrière. Une justice dépendante est une justice détournée de sa mission première : dire le droit, rien que le droit.
L’impartialité : une posture éthique
Être impartial, c’est juger sans parti pris, sans favoritisme, sans préjugé. Cela nécessite une rigueur morale et professionnelle qui transcende les appartenances, les amitiés, les affinités ou les intérêts personnels. Un juge ne doit avoir pour seule loyauté que celle envers la loi et sa conscience.
La neutralité : une posture institutionnelle
La neutralité judiciaire n’est pas l’indifférence. Elle est la capacité de l’institution à ne pas pencher, à ne pas servir de bras armé à une cause ou à une idéologie. Une justice neutre se tient à équidistance de tous les acteurs politiques et sociaux. Elle ne participe pas au débat ; elle l’arbitre avec sérénité.
L’équité : la justice en action
L’équité, enfin, donne un visage humain à la justice. Elle reconnaît que tous les cas ne se ressemblent pas et qu’au-delà de la stricte lettre de la loi, il y a la réalité des vies, des contextes et des vulnérabilités. Une justice équitable n’est pas aveugle ; elle est lucide et profondément humaine.
Le rôle de la formation et de la conscience citoyenne
En tant que formateur consultant, j’insiste sur l’urgence de sensibiliser, dès l’école et dans tous les corps de métiers, à ces valeurs fondamentales. Une justice digne de ce nom commence par des femmes et des hommes formés à l’éthique, conscients de leur rôle social et convaincus que la dignité humaine n’est pas négociable.
Notre avenir commun dépend de la solidité de notre justice. Que chacun, à son niveau, en soit le gardien vigilant.
Ibrahima Dione – Formateur consultant polyvalent