Traitement des danseurs : La culture est au début et à la fin d’un processus.

Les danseurs sont déçus par le manque de considération des autorités à leur égard. Selon Mohamed Ambroise Gomis, chorégraphe, il est aujourd’hui difficile pour un danseur

Si les animateurs culturels ne sont pas contents de leur ministre de tutelle, les danseurs le sont encore moins. La conférence de presse du Syndicat autonome des animateurs culturels et conseillers aux affaires culturelles (Saacac) a été l’occasion de partager leur désarroi devant le «manque de considération» des autorités. Présents à la table du Saacac pour dénoncer le fonctionnement du ministère de la Jeunesse, des sports et de la culture, les danseurs n’ont pas manqué de se faire entendre.

Chorégraphe, Mohamed Ambroise Gomis a parlé au nom de la corporation. «Quand on parle de la danse, on n’accorde même pas d’importance par rapport à ce que vous dites. Prenons l’exemple de la dernière Journée internationale de la danse, le ministère a convoqué la commission devant organiser cette journée à 24 heures de l’évènement pour en discuter», déplore Mohamed Ambroise Gomis. «On parle du ministère de la Jeunesse, des sports, avant de parler de la culture qui vient après les autres.

La culture est au début et à la fin d’un processus. Rien ne peut se faire sans les acteurs culturels. Mais ce que nous constatons aujourd’hui, c’est que nous sommes les moins valorisés», constate-t-il avec amertume.

Les danseurs, selon lui, sont des acteurs culturels qui méritent le respect. «Nous avons notre mot à dire. Combien de jeunes pratiquent la danse au Sénégal ? Le dernier recensement fait état de 9 mille danseurs. Mais quand on parle de danse au ministère, ils ne nous écoutent même pas», mentionne-t-il.

Autre problème que rencontrent ces artistes, ce sont les droits voisins. «Je fais partie du Conseil d’administration de la Sodav. S’ils discutent  avec les autorités sur la copie privée, je leur demande de communiquer dessus pour que ceux qui sont dans le secteur puissent en être informés. Cela participe à éviter les conflits», souligne-t-il. Selon ce chorégraphe, les danseurs ne réclament qu’une chose, c’est d’être accompagnés dans leurs projets.

«Parfois, tu rédiges ton projet, tu le déposes. Mais dès qu’on se rend compte que c’est de la danse, le projet est classé sans suite. Pourtant, nous sommes des créateurs. On fait des créations extraordinaires qui ont juste besoin de l’accompagnement du ministère, mais on court jusqu’à l’essoufflement pour obtenir cet accompagnement. Au niveau des institutions culturelles, c’est la croix et la bannière rien que pour obtenir un retour par rapport aux demandes qui leur sont adressées par les danseurs», regrette le chorégraphe.

«Cela doit cesser. Ce système est malsain», regrette Mohamed Ambroise Gomis, qui estime que «la culture va très mal».