Dans un communiqué publié ce jeudi 4 septembre, Volker Türk, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, demande aux autorités de Bamako de prendre « des mesures concrètes et immédiates pour abroger [l]es lois problématiques » récemment adoptées dans le pays.
Attribution d’un mandat présidentiel renouvelable sans élections au chef de la junte au pouvoir, dissolution des partis et organisations à caractère politique, hausse du nombre d’arrestations d’individus qui ont simplement exprimés leurs opinions : cinq ans après le coup d’État militaire contre le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta au Mali, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, s’inquiète d’« une détérioration de la situation des droits humains » dans le pays, « dans un contexte de reculs démocratiques croissants ». Et celui-ci d’« exhorte[r] », face à ce constat, les autorités de Bamako « à prendre des mesures concrètes et immédiates pour abroger [l]es lois problématiques » adoptées ces derniers mois, dans un communiqué publié ce jeudi 4 septembre.
« Nous attendons des actes »
« Ce sont des changements qui ont fermé la porte à toute élection démocratique au Mali dans un avenir proche ou prévisible », décrypte de son côté Thameen Al-Kheetan, le porte-parole du haut commissaire onusien joint par RFI. « Il s’agit d’une violation du droit de tout citoyen et de toute citoyenne de participer aux affaires publiques au Mali, de voter et d’être élu au cours de véritables élections périodiques », poursuit ce dernier qui estime en outre « nécessaire de prendre des mesures pour libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues arbitrairement » dans le pays.
Si le Haut-Commissariat de l’ONU s’alarme par ailleurs des violations commises contre des civils par les groupes armés et les troupes maliennes soutenues par le personnel militaire russe de l’«Africa Corps» et appelle à ce que justice soit rendue, « il y a [toutefois] une volonté exprimée de continuer à travailler avec [notre institution] pour l’amélioration de la situation des droits humains au Mali », observe Thameen Al-Kheetan qui ajoute : « Mais nous attendons des actes ».