Le personnel de Sonatel n’abdique pas. Il compte saisir le tribunal de commerce pour dénoncer les conditions dans lesquelles le désormais ex-directeur général de l’opérateur de téléphonie, Sékou Dramé, a été éjecté et son remplaçant, Brelotte Bâ, désigné.
«Nous avions préconisé une transition à la fin de l’année, avec une procédure transparente d’appel à candidatures. À la place, une candidature proposée par Orange et validée par l’État [du Sénégal] a été imposée, bien que les compétences du profil retenu soient reconnues», regrette le représentant du personnel au Conseil d’administration (CA) de l’entreprise, Achirou Ndiaye, dans un entretien paru vendredi dans L’Observateur.
Ndiaye révèle que les points relatifs à la fin du mandat de Dramé et à la nomination de Ba ont été inscrits le même jour au menu de la réunion du Conseil, «en violation flagrante des procédures internes, qui exigent un délai minimal et la communication préalable des informations afférentes».
Au cours de l’entretien avec le journal du Groupe futurs médias, le représentant du personnel de Sonatel est revenu sur la tentative de celui-ci de s’opposer à ce qu’il qualifie de «forfaiture». Achirou Ndiaye a ainsi applaudi le soutien du chef du gouvernement, Ousmane Sonko, et déploré l’attitude du Président Diomaye Faye. «C’est le lieu de saluer le courage et le patriotisme du Premier ministre, qui nous a reçus et s’est fendu d’un communiqué sur ses pages officielles pour affirmer sans ambiguïté son soutien total à la défense des intérêts de Sonatel, fleuron africain, s’enflamme-t-il. Cependant, nous ne pouvons que déplorer le refus d’audience du Président, qui a ignoré notre demande alors que toutes les autres parties faisaient le ballet au Palais. Nous le prenons comme un manque de considération et pensons qu’il va se ressaisir rapidement.»
Poussant plus loin, Achirou Ndiaye recommande à Diomaye Faye de s’appuyer sur son Premier ministre, de «le responsabiliser pleinement sur les dossiers sectoriels». «Le Sénégal et l’Afrique ont besoin de dirigeants qui conjuguent intelligence et patriotisme économique», justifie-t-il.