Tribunal de Dakar : Pourquoi l’article 80 alinéa 2 a-t-il été visé ?

Le chroniqueur de la TFM, Badara Gadiaga, a échappé de justesse à un placement sous mandat de dépôt. N’eût été la stratégie de sa défense, qui a boycotté l’audience d’inculpation, il aurait été envoyé en prison. En effet, le procureur de la République, après avoir examiné le dossier, l’a confié au doyen des juges d’instruction. Il a visé plusieurs chefs d’inculpation, notamment :Discours contraires aux bonnes mœurs, Diffusion de fausses nouvelles, Offense à une personne exerçant tout ou partie des prérogatives du président de la République, Violation des articles 80 alinéa 2, 254, 255 et 257 du Code pénal. Ce dernier article concerne notamment la réception, la sollicitation ou l’acceptation de dons, présents ou subsides dans le but de mener une propagande de nature à compromettre la sécurité publique.

Face à la gravité des faits et au risque réel de mandat de dépôt, ses avocats, Mes Baba Diop, Moustapha Dieng, Alioune Badara Fall, Souleymane Soumaré, Aboubacry Barro, Abou Alassane Diallo et Malick Fall ont sollicité un report de l’audience de première comparution, invoquant l’article 101 du Code de procédure pénale. Selon eux, les conditions nécessaires à une défense efficace n’étaient pas réunies.

La défense a souhaité que la comparution soit reportée au lundi 13 juillet 2025. Le juge d’instruction a cependant rejeté cette requête dans un premier temps. Badara Gadiaga a alors adressé une demande écrite au magistrat pour obtenir ce report, afin de pouvoir être assisté par ses avocats. Refus à nouveau, les avocats ont alors décidé de quitter le cabinet, laissant leur client seul face au juge. Ce dernier a ensuite demandé à Badara de convaincre ses conseils de revenir. Ces derniers sont restés fermes sur leur position. Finalement, après discussions, le juge a consenti au report de l’audience à lundi.

Pourquoi l’article 80 alinéa 2 a-t-il été visé ?

Au cours de l’enquête préliminaire, les policiers ont approfondi leurs recherches sur les activités de Badara Gadiaga. Ils ont découvert une plateforme numérique dénommée GSIE.

Lors de sa deuxième audition à la Division spéciale de cybercriminalité (DSC), Badara Gadiaga avait refusé de révéler les noms de ses sociétés. Toutefois, l’enquête a révélé qu’il aurait perçu des fonds via cette plateforme. Sur ce point, il a nié l’origine illicite des fonds, affirmant toutefois l’avoir utilisée pour transférer des fonds