La guerre entre Israël et l’Iran promet de dominer lundi la réunion du G7, au défi de trouver un positionnement commun autour de l’imprévisible Donald Trump.
« Je pense qu’il existe un consensus en faveur d’une désescalade » parmi les dirigeants rassemblés dans les Rocheuses canadiennes, a dit le Premier ministre britannique Keir Starmer. « Nous ferons une proposition visant à rédiger un communiqué final sur ce sujet, dans lequel nous soulignerons une nouvelle fois que l’Iran ne doit en aucun cas entrer en possession de matériel pouvant servir à la fabrication d’armes nucléaires », a pour sa part annoncé le chancelier allemand Friedrich Merz, signalant que le texte affirmerait aussi « le droit légitime de l’État d’Israël à se défendre. »
Tout l’enjeu sera de convaincre le président américain, qui oscille entre laisser-faire face à l’offensive israélienne, entrée dans son quatrième jour, et appels à une reprise des négociations diplomatiques avec Téhéran. Donald Trump est apparu aux côtés du Premier ministre canadien Mark Carney, avec qui il devait évoquer la délicate question des relations commerciales, relate notre envoyée spéciale à Kananaskis Murielle Paradon, avec les moyens techniques de Julien Boileau. Mais il a été rattrapé par l’actualité. Il a été interrogé par la presse sur le conflit entre Israël et l’Iran.
Les Iraniens « doivent trouver un accord », martèle Donald Trump
Les Iraniens ont tout intérêt à négocier, dit-il. « Ils veulent discuter, mais ils auraient dû le faire avant », a déclaré Donald Trump. « Ils doivent trouver un accord. C’est douloureux pour les deux parties. Je vous le dis, l’Iran ne gagne pas cette guerre. Ils devraient discuter et discuter immédiatement avant qu’il ne soit trop tard », a ajouté le président américain, qui a aussi rappelé que les États-Unis avaient « toujours soutenu Israël » et lancé « cela se passe très bien pour Israël en ce moment », au quatrième jour d’un conflit qui ne cesse de s’intensifier.
Donald Trump s’est dit ouvert à une offre de médiation du président russe Vladimir Poutine, allié de l’Iran, une perspective que le président français Emmanuel Macron a sèchement rejetée. Donald Trump dit regretter l’exclusion des Russes au sommet du G7. « Avant, le G7 était un G8. Barack Obama et un certain Trudeau ne voulaient pas de la Russie. Je lui ai dit que c’était une erreur parce que je ne pense pas qu’il y aurait eu une guerre aujourd’hui si la Russie était ici. Il n’y aurait pas eu de guerre si [j’avais] été président il y a quatre ans. »
Les Européens voudraient plutôt convaincre le président américain de faire pression sur son homologue russe via de nouvelles sanctions, dans l’espoir de mettre fin aux hostilités en Ukraine, attaquée par la Russie en février 2022.
Zelensky veut discuter de l’achat d’armes américaines avec Donald Trump
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, également attendu au Canada, a dit vouloir parler avec le président américain de l’achat par Kiev de matériel militaire à Washington, une perspective à laquelle Donald Trump, adepte de la diplomatie transactionnelle, pourrait être sensible.
Sur l’Iran comme sur l’Ukraine, l’hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, aura pour mission d’éviter un étalage des divisions entre les membres de ce club réunissant sept des principales démocraties industrialisées : Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon.
Les dirigeants s’abstiendront de publier une longue déclaration finale – qui fait traditionnellement l’objet d’âpres négociations – et chercheront à privilégier des engagements « courts et concrets » sur divers sujets, selon une source gouvernementale canadienne.