Le musicien-compositeur et chanteur sénégalais Cheikh Ndiguël Lô juge que ses 50 ans de musique (1975-2025) ont été “un parcours fulgurant et plein de beauté”, avec des albums tous classés dans le top 10 international.
L’artiste va célébrer ses 50 ans de carrière musicale, vendredi, prochain et durant toute l’année 2026, en même temps que son 70ème anniversaire. Il est né le 12 septembre 1955.
“Ce que je retiens de mes 50 ans de carrière, c’est cinquante ans de labeur, 50 ans de travail certes et qui a eu ses résultats aussi, cela a été positif. Tous mes albums sur le plan international ont été classés dans le top 10 à travers le monde. Et tous les albums ont occupé la première place au top 10”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, lundi, à Dakar.
Il cite “Né la Thias” sa première production en 1996, “Bamba Gueej” (1999), “Lamp Fall” (2005), “Jamm” (2010) et “Balbalou” (2015), tous ont été numéro 1 au top 10, rappelle l’artiste.
“J’espère que l’album +Maame+ [le sixième de l’artiste dont la sortie est prévue le 26 septembre prochain] va être aussi premier. Donc, c’est un parcours fulgurant et plein de beauté. Et j’ai fait beaucoup de concerts et des fois même tu t’étonnes”, dit-il.
Revenant sur des souvenirs marquants, l’interprète du tube “Ndokh” (Eau) a évoqué son concert au festival de Glastonbury, en Angleterre, le plus grand et le plus célèbre festival de musique et d’arts du spectacle du Royaume-Uni.
Ce festival fondé en 1970 se déroule à Pilton, dans le Somerset, en Angleterre, où Cheikh Ndiguel Lo a joué en 1999 devant cent mille spectateurs. Il a également mentionné sa tournée en 2016 avec Ernest Ranglin, musicien jamaïcain qui venait juste d’avoir 86 ans et qui faisait son jubilé.
“Et c’est même Ernest Ranglin qui a créé le ska, c’est le diminutif du reggae. On avait le ska d’abord avant le reggae. […] Lorsqu’il faisait la tournée, il était entouré de musiciens américains avec Tony Allen, qui était le batteur de Fela. Je crois qu’il n’y avait que moi comme invité venant d’Afrique”, se souvient-il.
Lors de cette tournée européenne et japonaise, Ckeikh Lô a fait 17 dates avec Ernest Ranglin. “Un beau souvenir inoubliable”, dit-il.
A côté des concerts, l’artiste parle des distinctions prestigieuses qu’il a décrochées durant cette carrière d’un demi-siècle.
“En 2015, j’ai décroché le meilleur prix du Womex (World music exposition) à Budapest [Hongrie]. L’édition a commencé en 2000 et j’ai été le premier Africain à décrocher ce prix en 2015. Cela veut dire que durant 14 ans, c’était que des Européens et des Américains. Je suis le premier Africain à décrocher ce trophée. C’est le beau souvenir”, lance-t-il.
Il n’oublie pas non plus son prix décroché 1997 au Kora Awards, au Cape Town, en Afrique du Sud.
“J’ai gagné la Coupe d’Afrique, en 1997 en Afrique du Sud, précisément à Cape Town. En 2015, j’ai pris la Coupe du Monde avec le Womex. Donc, aujourd’hui, je n’ai plus rien à prouver”, insiste-t-il.
La célébration de ses cinquante ans de musique sera pour ‘artiste une occasion de revoir son public. La commémoration débute par une soirée de gala le 12 septembre au “Just for You”, sous le parrainage du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, et du Premier ministre Ousmane Sonko, annonce son manager Makhtar Niang.
Elle sera ponctuée par une exposition de photos, des trophées et objets intimes de l’artiste intitulée “La traversée”, pour retracer sa vie et son œuvre depuis ses 8 ans jusqu’à nos jours avec comme commissaire Anna Dia.
Le 13 septembre, le public dakarois est convié à un autre rendez-vous avec l’artiste avant son déplacement le 20 du même mois à Thiès, et le 27 à Saint-Louis.
Selon M. Niang, une tournée nationale dans toutes les régions du Sénégal est au programme, en plus d’une tournée internationale, pour célébrer ce demi-siècle de carrière.
”Il y aura une tournée sous-régionale avec le Mali, le Burkina Faso, une tournée européenne et asiatique. De 2026 à 2027, il va présenter au monde ce qu’il sait si bien faire qui est la musique”, souligne le manager de l’artiste.
Né en 1955 à Bobo Dioulasso, d’une famille sénégalaise installée au Burkina Faso, Cheikh Lô a su s’imposer comme une figure emblématique de la scène musicale africaine et mondiale grâce à sa voix envoutante, ses rythmes hybrides et son style singulier.
Cet artiste autodidacte a fait ses premiers pas dans la musique dans les années 1970, en tant que batteur dans les orchestres locaux, dont le “Volta jazz” au Burkina Faso, autrefois la Haute Volta, avant de s’installer à Dakar à partir des années 1978 où il travaille à la SOTRAC (Société des transports en commun du Cap-Vert).
Il poursuit en même temps sa formation musicale auprès des Ousmane Diallo, plus connu sous le nom de “Ouza”.
Cheikh Ndiguel Lo accompagnera aussi Papa Wemba dans les années 1980, une fois à Paris. Depuis, ce passionné de musique est reconnu pour sa polyvalence et sa créativité.