Une question sensible agite depuis quelques jours l’Assemblée nationale. Le député Thierno Alassane Sall a affirmé que 37 milliards F CFA auraient été dépensés de manière irrégulière, en dehors des dispositions prévues par la loi de finances. Ces fonds étaient destinés à un programme d’électrification rurale porté par l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER).

Pour Abdoulaye Vilane, député et porte-parole du Parti socialiste, cette affaire mérite d’être traitée « avec sérieux, transparence et sans diversion ». Car « 37 milliards, ce n’est pas une somme négligeable : avec cet argent, on aurait pu construire des hôpitaux, créer des emplois ou lancer des industries ».

Il estime donc indispensable la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire, associant la société civile et des experts indépendants, afin que « les Sénégalais sachent qui a fait quoi et avec la complicité de qui ».

Monsieur Vilane a rappelé que le pays traverse déjà une situation délicate, marquée par l’endettement, les soupçons de dettes cachées, la hausse des fonds politiques et des décisions budgétaires controversées. Autant de facteurs qui nourrissent la méfiance des partenaires techniques et financiers. D’où son appel à restaurer la confiance par la transparence et la bonne gouvernance, loin des règlements de comptes politiciens.

Au plan politique, Abdoulaye Vilane a également évoqué la situation du Parti socialiste (PS). Confrontée à des défis de relance et de renouvellement, la formation a installé une commission nationale de relance confiée à deux cadres, avec pour mission de conduire le parti vers un congrès extraordinaire dans les six prochains mois. La première activité de cette commission est prévue à Kaffrine, mais l’élu socialiste insiste sur la nécessité de tenir compte du calendrier agricole qui mobilise fortement les jeunes et les fonctionnaires en congé.

Enfin, Abdoulaye Vilane a annoncé un moment symbolique : la célébration des 90 ans de l’ancien président Abdou Diouf, ex-secrétaire général du PS. Ce jubilé sera l’occasion de saluer son héritage politique, marqué notamment par la première alternance démocratique réussie au Sénégal en 2000 et son attachement indéfectible à la République.

Dans un contexte de crises politiques récurrentes en Afrique de l’Ouest (Guinée, Mali, Côte d’Ivoire, Gambie…), Vilane estime que « l’exemple d’Abdou Diouf doit continuer d’inspirer les hommes politiques et dirigeants africains ».

Il appelle ainsi les Sénégalais à prier pour lui, le célébrer et s’inspirer de sa sagesse, son humilité et son engagement républicain.