Leadership politique des femmes : sortir de l’ombre des partis masculinistes (Par OMGS)

Dans l’arène politique sénégalaise, les femmes demeurent les premières mobilisées et les dernières considérées. Présentes dans les partis, les coalitions et les mouvements citoyens, elles sont souvent reléguées aux seconds rôles, instrumentalisées comme symbole d’ouverture ou de diversité, mais rarement reconnues comme actrices à part entière du pouvoir.

Leur engagement, pourtant constant, se heurte à des logiques patriarcales bien ancrées : elles servent à illustrer la « mixité » politique quand tout va bien, mais deviennent les boucs émissaires parfaits lorsque les coalitions éclatent ou que les ambitions des leaders s’entrechoquent. Ces femmes, loyales, compétentes et dévouées, se retrouvent souvent prises au piège d’alliances qu’elles n’ont pas dessinées, d’agendas qu’elles ne contrôlent pas.

Le leadership féminin ne peut pas s’épanouir dans un espace qui ne lui appartient pas. Tant qu’elles se contenteront d’accompagner, elles seront utilisées. Tant qu’elles se limiteront à représenter, elles ne décideront pas.

Il est temps que les femmes construisent leurs propres forces politiques, indépendantes, solidaires et stratégiques. Des mouvements qui portent leurs priorités réelles : justice sociale, équité économique, sécurité, éducation, santé reproductive, démocratie inclusive…

Aller seule ne signifie pas s’isoler, mais se libérer. Se libérer des calculs des coalitions masculines, des querelles d’ego et des manipulations médiatiques. Créer un espace politique où les femmes ne sont pas invitées, mais fondatrices ; où la loyauté ne se négocie pas contre la dignité.

Le Sénégal, comme l’Afrique toute entière, ne pourra construire une démocratie solide tant que les femmes resteront cantonnées à la périphérie du pouvoir.

Le moment est venu pour elles de dire : nous ne serons plus les instruments d’aucune stratégie, mais les architectes de notre propre destin politique.

Oussama Monica Ouedraogo Sagna