POUR UNE COULEUR DE PEAU-Scénario d’ Edimo- Dessins de Martini Ngola, Joseph Danny Nyembi, Nathanael Ejob

Collection : L’Harmattan BD

Au Cameroun, Chantal est déterminée à protéger sa fille, Agnès, née albinos, contre les superstitions et les menaces. Les trois parties de cet album, illustrées par trois dessinateurs aux styles fondamentalement différents, retracent les moments décisifs de la vie de ces deux femmes, entre rejets et désir d’une vie normale.

Au Brésil, l’idéologie de la démocratie raciale a été pendant longtemps un sujet d’orgueil incontesté et le reflet de l’ethos national brésilien.

C’est seulement à la fin du 20e siècle que cette idéologie s’est révélée être un mythe et que les Brésiliens ont dû reconnaître que des injustices socioraciales n’avaient cessé d’affecter la population noire et métisse brésilienne de leur pays.

En s’appuyant sur l’expérience vécue par les Brésiliens noirs et métis émigrés à Paris, l’auteure a souhaité prendre en considération la dynamique interculturelle à l’œuvre dans le contexte transnational européen.

Elle a observé les processus relationnels dans lesquels ces immigrés pouvaient s’engager en contexte de vie français, afin d’analyser ce que ces processus révélaient des rapports socio-raciaux. L’accent a été mis en particulier sur la subjectivité et l’intersubjectivité de processus cognitifs qui sous-tendent les actions et les choix objectifs de cette population dans le cadre de sa vie quotidienne à Paris.

Au-delà des processus d’identification qui, paradoxalement, sont à la fois fluides et marqués, la métamorphose de l’idéologie du métissage à la brésilienne, mise en relief par le contexte français, souligne les aléas du paradigme de couleur au Brésil, comme elle souligne aussi ceux des rapports socio-raciaux dans l’un et l’autre des pays. Mots clés : émigrants, inégalités, socio-racial, identification, Afro-brésilien, représentation, société brésilienne, société française.

Pour une couleur de peau de peau « … Je n’ai pas su que tu étais albinos, Agnès : ce sont mes parents qui me l’ont fait comprendre, avant de nous abandonner… Alors, qu’est-ce qui a été le plus dur ? Peut-être l’intuition que j’ai eue, que ton père ne viendrait pas… Ne pas partager ma joie de mère avec quelqu’un, ça, c’était dur… »

Chantal est déterminée à protéger sa fille, Agnès, née albinos au Cameroun, contre les superstitions et les craintes. Les trois parties de cet album, illustrées par des dessinateurs aux styles fondamentalement différents, retracent les moments décisifs de la vie de ces deux femmes, entre rejets, menaces et désir d’une vie normale.

Lenita Perrier est docteure en anthropologie sociale de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et membre fondateur du Groupe de Recherche FIRA/Frontières identitaires et Représentations de l’altérité. Elle conduit des recherches sur les représentations et l’expérience vécue des Afro-brésiliens émigrés à Paris et les processus d’identification sociale et ethno-raciale de cette population dans le contexte migratoire transnational européen.