Le Covid 19 s’inscrit dans l’évolution de l’humanité. Et ça fait mal, très mal.

Mars 2020 … janvier 2021, cela fera bientôt un an que nous sommes sous l’emprise du Covid 19. Que de changements sont intervenus depuis lors ! Notre existence a totalement basculé du jour au lendemain dans l’incompréhensible et dans l’horreur, après soixante-dix ans d’une vie de paix et de progrèsAucun romancier, et j’en suis un, n’aurait osé imaginer un tel scénario de catastrophe fiction. 
Il y a d’abord eu l’arrivée des masques qui inaugure, et pour longtemps sans doute, une nouvelle tenue vestimentaires entre les masques chirurgicaux et les fantaisistes aux couleurs bariolées et chamarrés. Un masque qui a ôté les sourires de nos visages et contrarié toute tentative de séduction. Il y a eu les gestes barrières qui sont plus des clôtures, chacun se barricadant chez soi et n’approchant pas de l’autre à moins d’une distance respectable. Exit les poignées de mains chaleureuses et les bises affectueuses en famille et entre amis. Les relations humaines sont KO debout. Plus grave, cette absence de lien social dans la vie quotidienne et au travail entraine une montée en flèche des dépressions nerveuses en particulier chez les jeunes, notamment les étudiants confinés dans leur chambre de 8 m2 dans les cités universitaires.
Les amoureux de Peynet eux-mêmes font grise mine, la vie romantique est en berne et le drapeaux noir flotte sur les relations sexuelles, nous rappelant une autre pandémie celle du VIH. Dans l’année il y aura eu un accroissement du nombre de décès et une diminution de celui des nouveaux nés. A croire que ceux-ci refusent d’entrer dans un monde par trop inhospitalier. Naître ou ne pas naître, telle est la grande interrogation du moment.
Durant plusieurs mois avec le confinement nous avons été prisonniers de nous-mêmes, puis nous avons dû circuler avec des ausweis, avec différentes zones de démarcation. L’ennemi n’était pas à nos frontières mais chez nous dans l’hexagone. Même si, a l’origine, il est venu de l’Empire du Milieu. Notre économie a été terrassée, notre système hospitalier débordé, notre enseignement chamboulé.
Plus de cinémas, de théâtre, de rencontres sportives, des vacances au rabais, et des millions de commerces fermés, certains depuis près d’un an comme les discothèques. Finies les joyeuses rigolades autour d’un verre en terrasse des cafés, les conversations entre amis autour d’une table de restaurant, les repas de famille. Oubliées les fêtes de Noël et du jour de l’An pour de joyeuses agapes. Le monde est entré en léthargie. Et à découvert la morosité.
Nous avons perdu notre notre bonne humeur et tenté de sauvegarder notre humour. Les violences conjugales et familiales ont explosé, les gens ne supportant plus d’être constamment les uns sur les autres. Les divorces ont été plus nombreux que jamais montrant la fragilité des promesses éternelles.
Seuls les animaux ont profité de la crise, n’étant plus autant importunés par ce prédateur qu’on appelle l’Homme, et la nature a repris ses droits, ici et la. Nous avons régressé sur beaucoup de points et innové dans d’autres.
Puis une lueur est apparue dans cet univers kafkaïen avec la découverte de l’antidote à tous nos maux : un vaccin, seul capable de nous permettre de retrouver une vie « d’avant » comme l’ont fait par le passé ceux contre la tuberculose, la rage, le choléra, la grippe .. et ce, en dépit des sceptiques et complotistes de tout poil. Nous avons de nouveau espéré. Pour les croyants Dieu avait entendu leurs prières, pour les agnostiques il faut en remercier les chercheurs.
En 2020 et encore aujourd’hui en 2021, malgré la technologie et la science nous avons découvert nos faiblesses, que la planète avait son talon d’Achille comme les tsunamis, les tremblements de terre, les incendies gigantesques et que nous étions impuissants, des pions ballotes au gré des tragédies de l’histoire. Nous avons redécouvert la loi de la relativité, que rien n’est éternel, la paix comme la santé et que nous restons de simples mortels.
Nous avons individuellement souffert mais nous avons collectivement mûri en donnant un sens à la solidarité, nous avons aussi donné de l’importance à des choses oubliées, retrouvé des réflexes disparus ou enfouis dans nos mémoires, toute chose qui n’est possible qu’au contact des épreuves que nous rencontrons et devons surmonter.
Nous avons reçu une claque magistrate qui a envoyé aux oubliettes toutes nos certitudes, notre arrogance, notre soi-disant toute puissance, et nous avons redécouvert l’humilité., la bienveillance.
C’est ce qui s’appelle l’évolution de l’humanité. Et, de là où il est, Darwin peut se réjouir, il a trouvé une nouvelle justification à ses découvertes car l’espèce humaine est la première espèce animale.
Jean-Yves Duval,  directeur d’Ichrono