L’Afrique au menu du G7 de Biarritz

De nombreux dossiers sont sur la table du sommet du G7 qui se tient ce week-end à Biarritz. La France, hôte de cette rencontre internationale qui réunit les sept premières puissances économiques occidentales, à souhaité que l’on parle de la Syrie, du nucléaire Iranien, de l’Ukraine, et au tout dernier moment l’incendie qui ravage l’Amazonie s’est invitée car de l’avis de Emmanuel Macron ce poumon vert, qui fournit 20 % de l’oxygène à l’ensemble de la planète, fait partie du patrimoine mondial de l’humanité et chacun doit se sentir concerné par la déforestation voulue par le Brésil et son président Jairo Bolsonaro. L’objectif recherché par celui-ci est en effet de libérer des terres cultivables pour la production de soja et propices à l’élevage. 

Mais aux problèmes économiques, de sécurité, de paix internationale et d’environnement s’en ajouteront d’autres qui concernent notamment le continent africain. C’est pourquoi aux côtés des autres invités, ONU, FMI, Banque mondiale, OCDE, OMC et OIT, cinq dirigeants africains sont aussi accueillis à Biarritz. Il s’agit de l’Egypte, de l’Afrique du Sud, du Rwanda, du Burkina Faso et du Sénégal.

La sécurité au Sahel, la Libye, l’immigration

Avec ces interlocuteurs les hommes les plus puissants de la planète discuteront notamment d’un nouveau partenariat pour la sécurité au Sahel mais aussi du développement de l’Afrique. D’ailleurs demain lundi l’Union africaine, la Banque africaine de développement seront également représentées au sommet du G7. La Libye sera également une des préoccupations majeures de cette rencontre car la déstabilisation que connaît actuellement cette région est à l’origine de flux migratoires incessants en direction de l’Italie à partir des côtes Libyennes. Aider ce pays dans sa reconstruction, stabiliser ses institutions et l’accompagner dans son développement est donc un enjeu vital pour lutter contre l’émigration en Méditerranée et toutes les tragédies humaines qu’elle engendre.

Un aréopage divisé, aux intérêts divergents

La difficulté réside surtout sur les intérêts divergents des personnes réunies autour de la table. Entre Trump plus impérialiste que jamais car déjà en campagne électorale pour un second mandat, un Boris Johnson Bo Jo plus préoccupé par l’adoption d’un Brexit dur d’ici le 31 octobre, et qui ne sera peut-être plus Premier ministre d’ici quelques semaines, une Angela Merkel fragilisée et à la veille de son départ, un Justin Trudeau qui a déçu et qui, lui aussi, devra peut-être abandonner prochainement ses fonctions de Premier ministre du Canada, la situation est compliquée et ces personnes n’ont pas grand chose en commun. Cela ne facilite ni le dialogue ni l’adoption de positions communes face au reste du monde car chacun à avant tout à cœur de satisfaire son propre électorat national.

Quid du traité du Mercosur ?

On le voit à propos du traité du Mercosur (Marché commun du sud) que le président français E. Macron n’envisage pas de ratifier, du fait de la position du Brésil sur l’environnement, alors qu’Engela Merkel y reste favorable tant la relance de son économie et notamment les exportations automobiles vers l’Amérique du sud en dépend.

Les sujets qui fâchent

Autant dire que le menu du G7 est corsé et pas seulement en raison du piment d’Espelette. Il reste cependant que, comme dans la vie d’un couple, il est important que des chefs d’Etat puissent se parler et évoquer les crises pour tenter de leur apporter un semblant de solutions. C’est au moins l’un des intérêts majeurs de ce genre de sommet international car rien n’est plus dangereux que le silence et l’indifférence.

Jean-Yves Duval, Directeur d’Ichrono