En Corée du Sud, les Jeux olympiques d’hiver ont débuté. Chaque jour est riche de nouveaux développements politico-diplomatiques. Hier, samedi 10 février, le président sud-coréen Moon Jae-in a déjeuné à Séoul avec Kim Yo-jong, la soeur du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Celle-ci en a profité pour inviter le président sud-coréen à un sommet, à Pyongyang, avec son frère, « le plus tôt possible ».
Avec notre correspondant à Séoul,Frédéric Ojardias
La « Première Soeur » de Corée du Nord conclut ce soir sa visite de trois jours au Sud. Cette visite historique - la première depuis 70 ans par un membre de la famille régnante au Nord - peut déjà être considérée comme un succès médiatique et diplomatique pour le régime de Pyongyang.
Médias et public sud-coréen sont fascinés par Kim Yo-jong. Son éternel sourire énigmatique, sa tenue très simple sont scrutés à la loupe à chacune de ses apparitions publiques, comme lors du déjeuner avec le président sud-coréen ou du match de hockey de l’équipe coréenne unifiée.
Tous les honneurs
Frappée de sanctions américaines pour son rôle dans des violations des droits de l’homme au Nord, la jeune femme a été reçue avec tous les honneurs au Sud ; elle conclut sa visite par un déjeuner avec le Premier ministre et un concert donné à Séoul par un orchestre nord-coréen.
Face à elle, les Etats-Unis ont perdu une bataille médiatique. Le vice-président Mike Pence - en visite lui aussi au Sud - s’est efforcé de rappeler les exactions du régime. Mais son refus obstiné de rencontrer les représentants nord-coréens est considéré par beaucoup comme contre-productif.
Résoudre la crise par le dialogue
De son côté, le président sud-coréen n’a pas encore répondu à l’offre de sommet à Pyongyang. Il cherche à ménager son très sceptique allié américain et a déclaré que les conditions nécessaires devaient être réunies. Mais il devrait poursuivre ses efforts pour résoudre la crise avec le Nord à travers le dialogue et la négociation.